Dans un bureau sobre de la rive gauche parisienne, Lionel Zinsou feuillette un dossier sur l’économie informelle en Afrique. Sa voix est calme, le ton posé, mais derrière chaque phrase se dessine une vision claire : celle d’un continent debout, stratège, et ambitieux. Car l’homme, tour à tour banquier, intellectuel, et homme d’État, a fait de l’avenir africain sa boussole personnelle.
Né à Paris en 1954 d’un père béninois et d’une mère française, Lionel Zinsou grandit entre deux mondes. Il intègre l’ENS, passe par Sciences Po, et termine à la London School of Economics. L’élite, il la connaît et la maîtrise. Mais très tôt, il sait que son avenir ne se limitera pas à la technocratie occidentale.
Conseiller de Laurent Fabius dans les années 80, puis économiste chez Rothschild, Lionel Zinsou fait le grand saut vers la finance internationale. Il devient associé-gérant chez Rothschild & Cie, puis dirige le fonds PAI Partners. Mais ce que beaucoup ignorent, c’est que, dans l’ombre, Zinsou étudie les modèles africains, finance les premières PME du continent et dialogue avec les nouvelles élites économiques d’Abidjan à Lagos.
En 2015, il accepte une mission qui surprend : Premier ministre du Bénin, son pays d’origine. Ce poste, il ne le voit pas comme une ascension, mais comme un devoir. Il met en place des politiques de rationalisation budgétaire, de promotion des investissements, et de modernisation de l’administration. Son mandat est court, mais marquant. Il tente ensuite la présidence en 2016, avec un programme axé sur la jeunesse, l’entrepreneuriat et l’industrialisation. Il perd, mais sa campagne laisse une trace : celle d’une alternative technocratique, moderne et panafricaine.
Aujourd’hui à la tête de SouthBridge, une banque d’affaires spécialisée dans le financement de projets africains, Lionel Zinsou continue de faire le trait d’union entre le capital mondial et les ambitions locales. Il croit en une Afrique qui produit, transforme, exporte avec valeur ajoutée. « Ce n’est pas la pauvreté qui définit l’Afrique, dit-il souvent. C’est la jeunesse, l’entrepreneuriat et l’intelligence collective. »
Il plaide pour une finance adaptée aux réalités africaines : patient capital, fonds souverains africains, stabilité réglementaire, et intégration régionale. Il sait que le développement ne viendra pas de recettes extérieures, mais d’une capacité à valoriser les compétences locales.
Lionel Zinsou est plus qu’un banquier ou un ancien Premier ministre. Il est un pont vivant entre deux continents, deux temporalités, deux visions de l’avenir. À chaque conférence, à chaque tribune, il défend une Afrique stratège, qui ne se contente plus d’attendre des solutions, mais qui les conçoit, les finance, les exporte.
Dans un monde en quête de modèles durables, le parcours de Lionel Zinsou rappelle que l’expérience, la culture du résultat et la foi dans l’avenir peuvent encore faire la différence. Et que parfois, le vrai leadership naît de ceux qui savent parler à la fois la langue des marchés et celle des peuples.
« Ce n’est pas la pauvreté qui définit l’Afrique, c’est sa jeunesse, son entrepreneuriat et son intelligence collective. »
Lionel Zinsou
LIGNE DE VIE ÉCONOMIQUE DE LIONEL ZINSOU
- 1954 – Naissance à Paris, d’un père béninois et d’une mère française
- 1970 – Études à l’ENS, Sciences Po et LSE
- 1980 – Conseiller économique auprès de Laurent Fabius
- 1990 – Partenaire chez Rothschild & Cie
- 2008 – Directeur général de PAI Partners
- 2015 – Nommé Premier ministre du Bénin
- 2016 – Candidat à la présidence du Bénin
- 2017 – Co-fondateur de SouthBridge (banque d’affaires panafricaine)
POURQUOI SON PARCOURS EST PERTINENT AUJOURD’HUI ?
À l’heure où les économies africaines cherchent à rompre avec les modèles extractifs et dépendants, Lionel Zinsou incarne une voix crédible pour promouvoir:
- La transformation locale des matières premières
- L’intégration régionale via la ZLECAF
- La finance adaptée aux PME africaines
- L’investissement dans l’éducation et la formation
- Une diplomatie économique ambitieuse pour l’Afrique